Voyage Ecosse

Rappel du premier message :

En cette période de vacances pour beaucoup, je vous propose le feuilleton de l'été avec un voyage en Ecosse !

 

D'abord l'itinéraire:




Comme vous pouvez le voir, y'a pas beaucoup de ligne droite !!!

Voyage prévu sur 2 semaines mais forcément on peut pas tout faire et il aurait fallu 3 à 4 jours supplémentaires pour visiter d'avantage Glasgow, Edimbourg, des châteaux et aller à l'extrémité Nord Est de l'Ecosse...

J'ai vu quelque part que quelqu'un y était aller aussi mais pas moyen de retrouver le post...

Avant de partir toutefois, je me suis entraîné à leurs jeux, on ne sait jamais si je suis sélectionné aux Highland games !!!




Et puis j'aime bien resté discret en me fondant à la population locale!

magnifique reportage dan!!!digne d'un grand journaliste ou écrivain!!!!!

malgré le temps ,vous avez du passé un superbe séjour!!!!

merçi encore pour les photos et le récit  de vôtre merveilleux voyage


mike

Content que cet aperçu de l'Ecosse vous plaise !!!


JOUR 6
PORTREE – PORTREE  Boucle de 195 kms




S’il y a une journée pendant notre séjour où j’espère avoir grand beau, c’est aujourd’hui !
Le circuit touristique qui fait le tour de l’île de Skye est paraît-il mémorable et les paysages sont à couper le souffle ! Tout un programme !
Ca tombe bien, ce matin déjà il fait beau ! La fenêtre de notre chambre donne sur le port et le quai bordé de maisons colorées et c’est un véritable décor de carte postale qui s’offre à nos yeux avec les bateaux de pêcheurs qui partent en mer.
Photo souvenir du Road King sur le port pour immortaliser l’instant !

On retraverse les landes parcourues la veille jusqu’à Sligachan et cette fois-ci l’environnement nous paraît beaucoup plus sympathique avec le ciel bleu et la douce chaleur du soleil.
C’est presque un paysage provençal !
Au pont de pierre on a un magnifique panorama sur les Black Cuillins, groupe de montagne en forme de fer à cheval dont la roche plutonique se hérisse de plus de 20 pics pointus dépassant 900m d’altitude.






En face se dressent les sommets coniques des Reds Cuillins en granit rose. C’est le rendez-vous des touristes, des cyclistes, des motards, des photographes et des randonneurs !
On bifurque pour rejoindre Dunvegan en longeant la mer d’un bleu magnifique par la route côtière à la fois charmante et très roulante.
Arrivé sur place, le château, résidence des McLeod, n’est pas visible et il faut payer l’entrée ne serait-ce que pour avoir le droit de le photographier depuis le parc…
Pas cool…, on poursuit alors sur l’étroite route pour contourner la pointe et là, chouette ! On a un panorama magnifique sur l’estuaire du Loch Dunvegan. C’est marée basse et un groupe de phoques se prélasse sur les rochers justes en face avant de se décider à rejoindre la mer pour une petite baignade. A notre gauche on aperçoit le Dunvegan Castle qui se fond totalement dans le décor du fait de ses fortifications de la même couleur que les rochers environnants ! Vraiment un bel endroit !




On reprend la route pour s’engager quelques kilomètres plus loin dans un itinéraire Aller/Retour vers Trumpan Church. C’est une petite route très étroite en single track qui y mène et j’aurai du mal à m’imaginer l’emprunter en camping car tant certains passages sont étroits entre le talus et la falaise. Les ruines de cette chapelle sont très isolés et incite plus à la contemplation, voir au recueillement car un cimetière domine la mer et surplombe les falaises en contrebas.
De vieilles pierres surmontées de croix celtique sont alignées dans ce paisible lieu qui a pourtant subi un épisode sanglant de guerres de clans. Les McLeod et Mc Donald se sont ici affrontés par des actes meurtriers dont la chapelle fut le théâtre par l’incendie qui y fit périr l’ensemble des fidèles à l’exception d’une fillette qui pu donner l’alerte jusqu’à Dunvegan.



Aujourd’hui le lieu est solitaire et tranquille et seuls les moutons animent la prairie.
Au retour nous passons par le village de Stein devant la fabrique de peaux mais Adeline résiste à la tentation de la visiter car on ne pourrait de toute façon pas acheter grand-chose. J’avais lu sur un forum qu’une motarde de passage s’en était acheté une pour couvrir sa selle, se protéger de la pluie et avoir plus chaud ! Pas si bête !

Heureusement aujourd’hui le soleil et la chaleur sont au rendez-vous et on fini par enlever la chemise sous le blouson en même temps qu’on bronze mine de rien à chacun de nos arrêts photos !

A Uig on s’arrête à un point de vue près d’une tour de guet et on repère en contre bas un petit village où l’on pourrait se restaurer.



C’est un petit port où un ferry assure la liaison pour les îles Harris et on y trouve entre autre le « Pier Restaurant » accolé au « Bakur Bar ».
On y prend un excellent repas sous la véranda avec une vue imprenable sur la mer et on est vite rejoins par un groupe de motards anglais en Sportives. Le motard est grégaire ! Quand il voit une moto garée devant un bar son instinct le pousse à se garer à coté !

Au moment de partir la serveuse nous retient car elle souhaiterait qu’on essai de joindre un de nos compatriotes Français qui a oublié son sac avec son portefeuille et tous ses papiers ! On passe plusieurs coups de fils mais la mission s’avère impossible d’autant que le gars vient de Guadeloupe et que personne ne répond…

On repart pour découvrir les ruines de Duntulm Castle, ancienne forteresse des McDonald qui se dresse sur un rocher escarpé commandant la route maritime des Hébrides extérieures. Il ne reste pas grand-chose du château, quelques pans de murs tout au plus, mais on peut imaginer qu’il était difficile de s’attaquer à un tel site.



Pour y accéder on suit un chemin le long des falaises parmi les moutons et ce qui nous fait craquer, c’est les nombreux agneaux de quelques jours seulement, toujours curieux mais qui se réfugient à la moindre inquiétude auprès de leur mère ! Et oui ! En ce début mai les petits agneaux viennent de naitre et ils animent la prairie de leurs joyeuses gambades !

On suit les sentiers qui descendent vers la falaise et on fait le tour du promontoire herbeux en admirant la verte prairie qui ondule sous le vent ! Comme c’est beau ! Le soleil brille et la mer d’un bleu profond étincelle de mille feux.

On quitte nos petits moutons pour aller à Kilt Rock, en fait des falaises constituées de colonnes basaltiques qui évoquent les plis d’un kilt. Depuis le haut de ces falaises on admire un superbe panorama sur la côte Est de Skye et chose que je n’avais jamais vue, un ruisseau qui se jette en cascade directement dans la mer !




Le soleil descend doucement sur l’horizon et la lumière devient superbe pour admirer les paysages montagneux qui alternent avec les nombreuses vues sur l’océan. On contourne le massif de Storr pour atteindre Old Man of Storr, une colonne de pierre de 49m qui se dresse le long de l’arête du massif et qui sert de repère aux marins depuis des siècles.

On profite de la douceur du soir et des derniers rayons de soleil pour faire encore quelques photos avant de rejoindre le petit village de Portree.

Ce soir, je n’aurais pas à nettoyer le Road King !!!

 

 

JOUR 8
TALLADALE –LEDMORE 150 kms



Ce matin le soleil a du mal à percer les nuages ce qui rend les paysages du Loch Maree encore plus sauvage. L’accès aux Victoria Falls distante d’à peine 5kms de l’hôtel est malheureusement en chantier et nous ne pourrons pas les visiter.

On poursuit en faisant le tour d’un massif montagneux désert jusqu’à Gairloch dans une ambiance de solitude où on n’entend aucun bruit ni aucun oiseau chanter en cette heure matinale.

On a prévu un petit kilométrage aujourd’hui car on va visiter les mondialement connues Inverewe gardens (on prononce Invériou !)
Œuvre d’une vie de Osgood Mackenzie en 1862 puis de sa fille, ces jardins ont été construit sur une péninsule initialement stérile et exposée aux vents. Il a fallu dresser des clôtures contre les lapins, planter des pins pour arrêter les vents et apporter de la terre pour y mettre des plantes ! Plus de 2500 espèces végétales !

On arrive aux jardins pour une visite agréable sous un petit soleil et on finit en chemise. Ici les jardins se parent de couleurs en toute saison : rhododendrons et azalées actuellement, jardin rocheux, herbacées et parterres de roses en juin, bruyère au début de l’automne, érables en novembre.



Les chemins sinueux qui les parcourent offrent des panoramas inattendus sur les jardins, la mer et la montagne. On grignote un peu sur place avant de partir car ça se couvre à nouveau.

On longe la côte puis lors d’un arrêt « View point » et une minute avant qu’une averse nous fonce dessus, on a juste le temps d’enfiler les pantalons de pluie. On est en face de Gruinard Island, interdite d’accès pendant 45 ans après avoir été la zone d’essai d’armes bactériologiques comme le bacille de l’anthrax durant la 2sde guerre mondiale.

Dix minutes plus tard un soleil resplendissant nous permet de sécher en admirant les « Fall of Measach ». Un pont suspendu surplombe la faille de 45m de profondeur et le vertige n’est pas loin d’autant que le moindre pas fait osciller la petite passerelle limité à quelques personnes.

Comme souvent l’accès est gratuit mais on est invité à donner une contribution pour l’entretien du site, ce que nous faisons systématiquement. C’est vrai les chemins sont entretenu, parfois même accessibles aux fauteuils roulants, des panneaux d’information sont présent et le parking goudronné. Si l’entretien est assuré par l’Etat, les touristes doivent jouer le jeu et ne pas faire supporter le coût de ces installations par les Ecossais ! Malheureusement on s’aperçoit que ceci n’est pas une évidence pour tout le monde et un français m’avait même raconté que lui récupérait la monnaie dan les petites boites…

On commence à avoir sérieusement faim en ce milieu d’après-midi quand on arrive à Ullapool. Heureusement on trouve une place rapidement pour le Road King juste à coté de la terrasse du « Seaforth Bar & Restaurant», très bien situé près de l’embarcadère des ferries.
C’est un pub typiquement anglais où on passe la commande et on paie au bar avant d’être servie. Pour nous sera Fish & Chips et Burger de poule, et pour la première fois on mange en terrasse et sans les blousons ! D’ailleurs tout le monde est soudain en tee shirt et short autour de nous !

Je n’aurais jamais imaginé un épisode d’été dans cette journée, c’est les vacances !
Enfin, pas pour tout le monde car un duo de motards regarde une des deux BMW GS 1200 en train d’être montée sur un plateau. On imagine une galère mécanique et un voyage gâché…
Bizarrement j’avais surtout peur d’avoir une crevaison car j’avais lu que c’était arrivé à plusieurs motards. Peut être justement des trails qui ne contournent pas comme moi les nids de poules et les parties détériorées des petites routes.

On prend ensuite la route indiquée « North » simplement et on se retrouve à traverser des paysages immenses et sauvages qui n’ont rien à envier dans leur solitude à certains grands espaces…américains. Si, si, sérieusement ! A perte de vue des étendues désertes sans aucune habitation !

On franchi la ligne virtuelle de la latitude 58° Nord, c'est-à-dire à la hauteur de la Sibérie ou du sud de l’Alaska ! Heureusement que le Gulf Stream apporte ses courants marins chauds sur les côtes car si les sommets sont encore enneigés, les températures sont quand même plus agréables.



Dans cette immensité perdue se trouve notre motel, près du loch Altnacealgach et il n’y a ABSOLUMENT RIEN autour !
La maison principale date de 1881, les chambres récemment rénovées et très bien équipées donnent sur le lac, séparé par la minuscule route mais il n’y a pas foule qui passe. Au plus 3 voitures, une moto et un camion dans la soirée. C’est sûr qu’il faut pas venir ici pour espérer sortir en boite après !

Adeline fait ses cartes postales sur la table de jardin pendant que je nettoie mon beau Road King qui n’a jamais été aussi au nord de toute sa vie !
Je vais ensuite faire quelques photos au bord du lac car à 20h le soleil est encore à l’horizon et une heure plus tard on a droit à un superbe coucher de soleil sur les montagnes alentours.

Le bar attenant possède un billard, un jeu de fléchette et on se prend un chocolat chaud et un Celtique coffee pendant que deux cyclo-randonneurs en VTT se prépare un repas chaud lyophilisé… Perso, je ne me verrais pas en camping même si la température a sérieusement remontée aujourd’hui.

En revenant à la chambre on regarde un moment si on voit des étoiles ou même une aurore boréal dans ce ciel sans aucune pollution lumineuse! Mais des nuages sont revenus et on ne verra rien…

On se sent seul, isolé et infiniment petit dans cette immensité perdue entre le noir du ciel et celui des eaux du lac. Le vent s’est levé, il fait soudain plus froid et on rentre pour se réchauffer près de la cheminée … électrique de la chambre.

JOUR 9
LEDMORE - TONGUE 190 kms



Aujourd’hui on va rejoindre le village le plus au nord de notre périple.
La véritable pointe septentrionale de l’Ecosse se situe à John o’Groats, assez touristique cela dit parait-il, et même si elle n’est pas si loin que çà, il nous aurait fallu un jour de plus pour y aller… ou rallonger nos étapes.
Durant toute la préparation du voyage et encore ces derniers jours je m’attendais à des conditions climatiques effroyables dans la partie haute des Highlands avec de la pluie ou du brouillard et des températures inférieures à 5°C !

Inutile donc d’en rajouter… Mais au final le temps est exceptionnellement beau et la météo annonce les températures les plus chaudes d’Angleterre…et même supérieures à Paris !

On commence donc la journée sous un superbe soleil avec un arrêt photo au Ardvreck Castle sur le Loch Assynt. Les couleurs sont magnifiques et le lac d’un bleu profond.

On bifurque ensuite pour effectuer le tour de la péninsule de Stoer en suivant une belle « scenic road » très peu fréquentée traversant des paysages sauvages. La route se rétrécie en single-track et devient aussi joueuse qu’un circuit de montagne russe.



On parcoure des paysages déserts, rudes et sauvages, on aperçoit de petites criques isolées et des lochs minuscules. C’est marrant au début mais l’absence de visibilité dans les virages et l’étroitesse de la route sont fatiguant à la fin et on est content au bout d’une heure de rejoindre la grande route principale.






On retrouve encore une single-track un peu plus loin mais elle est plus roulante car on est dans une large vallée. C’est un paysage de végétation rase, de landes et de bruyères, et au milieu coule une rivière…



Je n’aurais pas imaginé rouler au milieu des Highlands sous ce magnifique soleil, en tee-shirt sous le blouson ! Il fait 22°C et je pense que ce soir on va avoir de belles couleurs en enlevant le casque !

On arrive à Durness et on passe devant la boutique « Cocoa Mountain » que la proprio du motel nous a conseillé hier soir pour y déguster un excellent chocolat chaud !
Arrivé sur la plage située tout au bout de la petite route qui mène au superbe terrain de golf, on aperçoit les préparatifs d’un mariage sur fond de mer bleu azur.
Effectivement la cérémonie a lieu sur la plage de sable blanc, et même si les mariés sont habillés de façon conventionnelle, un des témoins arbore un kilt traditionnel.



A priori, elle a dit « Oui ! »

De retour à Durness on arrive pour la fermeture du « Oasis Bar » pourtant idéalement situé avec vue sur la mer, vraiment dommage !

On s’arrête quand même pour le panorama et prendre en photo des panneaux indiquant avec humour les distances qui nous séparent de Paris, Montréal ou du Pôle Nord !




On a alors un pincement au cœur en se disant que pour nous, le « demi-tour » pour rentrer s’effectue ici…

On passe devant Smoo cave, seulement accessible à marée basse, puis on reprend la très belle route côtière pour rejoindre Tongue.



Ces derniers 50 kms avalés tranquillou me font apprécier encore et toujours ma monture et le formidable moulin qui l’anime ! Pour les voyages, quels qu’ils soient finalement, c’est le pied ! Son rythme régulier, sa disponibilité, son couple pile poil à ma vitesse de croisière, décidemment je l’adore mon Road King !

On franchit le Kyle of Tongue sur un long pont au raz de l’eau puis on arrive à notre hôtel, le « Ben Loyal Pub ».
Le réceptionniste nous donne d’abord une chambre dans la bâtisse en face, plus au calme mais avec vue sur le restaurant… En demandant gentiment il nous attribue ensuite celle qui a une vue magnifique sur la baie, la tour en haut de la montagne… et le Road King.
On comprend après que le radiateur a un problème et chauffe en permanence car il fait au moins 26°C dans la chambre ! Pas grave, pour réparer je coince un tiroir entre le mur et la tête thermostatique et le tour est joué !

On va ensuite prendre une bière au pub mais on tombe sur un car de retraité en train de commander leur apéro aussi…Y’a un monde ! En discutant on apprend que c’est un groupe de fermier Ecossais en retraite qui fait le tour de l’Ecosse ! Après s’être moqué de moi sur ma façon de prononcer « pint of beer » et voyant qu’on n’arrivait pas à atteindre le comptoir le gars interpelle le barman pour nous servir en priorité ! Sans même nous connaitre, il nous offre les bières !




Tout cela fini autour des tables en bois à l’extérieur où l’on déplie notre carte de l’Ecosse pour montrer tout notre itinéraire stabiloté de jaune. Ils sont passionnés par notre circuit que nous faisons en Harley et chacun en profite pour rechercher et nous montrer l’emplacement de sa ferme sur la carte.
Un gars me tire par la manche : « you have a pretty bike ! » me dit-il en regardant le Road King !

Euh, thank you very much…

On dine au restaurant de l’hôtel et on ne se lasse pas de regarder par la baie vitrée les montagnes, la mer avec le Kyle of Tongue, un château en ruine sur un sommet et un coucher de soleil…

Comme les journées sont longues on décide après manger de descendre par le petit chemin qui mène à la rivière, de passer le petit pont et de remonter le chemin de pierre pour atteindre ce qui semble être une vieille tour.
En passant près des marais une petite nuée de midges tourne autour de nous et nous accompagne sur le parcours mais rien d’insupportable. Il paraît qu’à partir de juin ces petites mouches piquantes foncent sur les touristes et deviennent la plaie des campeurs car elles s’insinuent partout.
D’après nos fermiers cela ne fait que deux jours qu’il fait beau alors elles ne sont pas encore nombreuses !

En cour de montée on aperçoit aussi un cerf qui détale en bonds successifs dans la forêt à notre arrivée.

On arrive enfin à Castle Varrich, la forteresse en ruine des Mackay, perchée sur un promontoire et qui domine la baie. Il n’en reste quand même pas grand-chose et on a vite fait le tour.

Assis sur le rebord des falaises nous contemplons la mer ainsi que le pont qui enjambe le Kyle of Tongue et les montagnes alentours. Le soleil est à l’horizon mais nous attendrons encore presque une heure pour que celui-ci se couche définitivement.



Ca va faire encore de belles photos tout çà !

JOUR 10
TONGUE – FORT AUGUSTUS  210 kms



Beau soleil ce matin et température agréable car je suis déjà en tee shirt quand je fixe les sacs avec les sandows sur le Road King.
Je dis au revoir au réceptionniste en lui faisant pour la 10ème fois depuis hier soir un double « Pouce en l’air » appuyé d’un sourire pour le remercier de la chambre qu’il nous a donné ! Ca le fait toujours rire !



On va direct à la pompe à essence car je suis sur la réserve et je vois que la prochaine station sur notre route est à 40 miles ! (60kms)
Mais ça se présente mal car çà semble fermé vu l’aire de circulation pleine de trous et l’état des pompes un peu flippant…
Y’a bien un vieux monsieur en train de parler au portable mais je reste devant les pompes à ne pas savoir si çà fonctionne ou pas ! En plus il est marqué « NE PAS SE SERVIR !!! »
Soudain une bonne femme sort et engueule copieusement son mari en lui demandant de raccrocher tout de suite et de nous servir !!!
Pour détendre l’atmosphère je lui dis qu’on est chanceux de tomber sur eux car ils sont les seuls sur notre route … mais la mégère tout en me regardant remplir doucement mon réservoir ne décolère pas !
Bon, merci ! gardez la monnaie et bonne journée à vous !

On reprend la route en longeant les monts « Ben Loyal » et le Loch Loyal.
Les 60kms en direction du sud traversent des Highlands désolés, sévères et reculés (j’ai sorti le dictionnaire des synonymes pour varier un peu…)

Je pense que c’est la plus longue étape sans aucun « service » disponible d’écosse…Ca me rappelle notre précédente traversé du désert Mojave où un panneau indiquait 50 miles sans « Service » pour atteindre le Roy’s Café.

Mais ici on revient vers le Sud et la civilisation, et après Lairg au détour d’un virage, la soudaine verdure des pâturages fait un bien fou aux yeux ! C’est bizarre l’esprit tout de même !

Des prés, des vaches, des champs, des murets de pierres puis des forêts à l’approche d’Inverness, et enfin…un feu rouge ! Ah !, retour à la civilisation !

On ne s’attarde pas dans cette ville sans grand intérêt et on prend Sud Ouest pour atteindre le plus célèbre des lacs Ecossais : « le Loch Ness » !!!



On longe les rives jusqu’à Drumnadrochit et on s’arrête pour déjeuner. Sur place il y a une expo sur le lac et « Nessie » le monstre, et on décide une visite car ça a l’air intéressant.
Pas tant que çà finalement et on ressort un peu déçu car si la partie « Nessie » n’apporte aucune réponse tranchée, la partie sur le Loch Ness aurait pu être mieux approfondie.

On poursuit jusqu’au Urquhart Castle mais tout en conduisant je regarde le lac sur ma gauche et je ne peux pas m’empêcher de scruter la surface…au cas où. Il est beau c’est vrai ce lac et…nan c’est rien, juste une ombre qui vient d’apparaitre à la surface…

De toute façon, je suis pas con et je sais bien qu’il n’y a pas le moindre monstre là dedans…


T’as pas vu quelque chose là ?!

On se surprend tout en conduisant à faire de réguliers « gauche-droite » avec les yeux pour voir si y’aurait pas une tête de Plesiosaur qui sortirai de l’eau !

...

Arrivé au château il faut payer 8,50£ si on veut ne serait-ce que le voir. Cependant il y a un café avec une vue imprenable depuis la terrasse et le lieu est si bien entretenu et mis en valeur que ce serait dommage de ne pas y aller. On a de très beaux panoramas depuis les remparts et la visite est assez complète en plus d’être instructive. On manquera cependant d’un peu de temps pour apprécier pleinement le site car les musées et sites touristiques ferment souvent vers 17h30 (on n’aurait pas dû rester aussi longtemps à l’expo sur Nessie…)



Le château appartenait à la ligne défensive des garnisons du Great Glen, d’où une histoire plutôt mouvementée, que retrace l’exposition audiovisuelle proposée au Visitor Centre.
On visionne un film sur l’histoire du château et la séance se termine par l’ouverture des rideaux d’une immense baie vitrée offrant un panorama sur la forteresse et le Loch Ness !

On reprend la route vers Fort Augustus pour atteindre notre hôtel « le Lovat », très bien entretenu et très bien situé dans ce petit bourg au bord du Loch Ness.
En réalité nous logeons dans la partie « motel » de l’établissement et on a notre monture garé juste devant la chambre.
J’en profite pour faire un petit nettoyage du Road King qui a pris la poussière de la route depuis ces deux derniers jours !

On dîne au restaurant un peu (trop) chic de l’hôtel mais on a la flemme ensuite d’aller à pied voir l’escalier d’écluses ce soir, dommage.

JOUR 11
FORT AUGUSTUS - KENMORE 200 kms




Ce matin la brume entoure encore le Loch Ness mais on devine que le soleil n’est pas loin et on part voir les escaliers d’écluses et le pont tournant de Fort Augustus.
On est sur le « canal Calédonien » qui fut construit entre 1803 et 1822 pour relier la mer du Nord à l’océan Atlantique, évitant ainsi aux navires le contournement par le cap de Wrath. Long de 96km, il est composé de 61km de lac et de 35km de canaux artificiels. Vingt neuf écluses permettent aux bateaux de « monter » dans les terres, traverser les lacs puis de « redescendre » vers la mer.
Mais ce matin une des portes d’une écluse reste bloquée et constitue l’attraction du moment. Les voiliers et autres petites péniches attendent patiemment leur tour près du pont tournant et à la marina du Loch Ness.



La brume se lève enfin et les nuages accrochés aux montagnes environnantes s’effilochent.
Les éclusiers se sont échiné avec un grappin au bout d’une corde, avec une épuisette, rien à faire pour récupérer ce qui bloque au fond de l’eau…
Après une séance photo et la visite des boutiques le long du canal, l’énorme porte de l’écluse s’est remise en marche.
Dès que l’on quitte le Loch Ness pour le Glen Albyn le soleil est bien là et la chaleur aussi ce qui permet de voir défiler dans un doux confort les Loch Oich, Lochy et Linnhe bordés de collines boisées. Quel pied cette route ! Le Road King traverse les paysages en ronronnant de plaisir et nous on a le sourire jusqu’aux oreilles !

On fait un nouvel arrêt au Commando Memorial dédié aux membres de tous les commandos qui ont perdu la vie durant la 2sde guerre mondiale et encore de nos jours. C’est aussi un arrêt pour la plupart des motards alors que certains touristes en car ne stationnent que le temps de descendre prendre une rapide photo…
Cette fois-ci le temps est complètement dégagé et on voit le sommet du Ben Nevis.

On bifurque juste après pour Glen Spean où on fait un nouvel arrêt à la retenue du barrage du Loch Laggan. Un chauffeur routier me demande de le prendre en photo dans ces paysages en se tenant fièrement au pied de la cabine de son beau camion ! Ah !, les mecs, on est tous les mêmes !

Les paysages sont encore très sympathique et la route plaisante jusqu’à l’arrivée à la distillerie « Dalwhinnie », visiblement centre d’intérêt touristique pour les amateurs de whisky !

On emprunte ensuite la A9 vers le sud mais malgré les monts et paysages qui nous entourent, ce grand axe routier nous apparait assez monotone…J’imagine que les touristes arrivant d’Edimbourg pour leur 1ère journée en voiture de location doivent trouver ce secteur représentatif des highlands, pourtant ce n’est pas ou plus l’image que j’en ai dans ma tête…

On fait un bref arrêt au très beau château de Blair Castle sur notre gauche mais on ne fera pas de visite.

En sortant de ce grand axe pour aller en direction de « Queen’s view, la transition est spectaculaire ! La minuscule route est « trop mignonne » ! C’est une succession de virages, de collines, de champs fleuris, de bois et de petites maisons coquettes. La truffe au vent je respire à plein poumons ce parfum de bonheur et pour en profiter encore je roule à la vitesse d’un vélo !

Au détour d’un virage on arrive au parking de Queen’s view, payant comme souvent, mais remboursé si on déjeune au Coffee Shop… Ca tombe bien ! on a super faim !
On suit ensuite un chemin qui mène à un panorama sur le Loch Tummel, au lieu dit « Queen’s view » en l’hommage bien sûr à la reine Victoria qui fit un arrêt ici durant son voyage dans les highland (le 1er d’un souverain anglais…) L’endroit est magnifique et la vue très reposante d’autant qu’il fait ciel bleu et que le soleil nous apporte sa chaleur au visage. C’est sûr, on va revenir bronzés !



On poursuit ensuite vers Aberfeldy en passant devant le très beau château de Menzie Castle. Le village est joli comme tout et constituerai une belle petite étape si on n’était pas pressé de rentrer… Le centre ville est pittoresque avec ses vieilles rues et la plupart des maisons en pierre sont sûrement d’époque Victorienne.

On arrive ensuite à Kenmore où on fait quelques photos du Road King devant les entrées fortifiées du Taymouth Castle ( Clan Campbell de Glenorchy) maintenant transformé en hôtel de luxe.



Nous on loge dans un des studios d’un parc au bord du Loch Tay. Ca nous permettra de dîner tranquille en écoutant le CD de musique Ecossaise qu’on s’est acheté à Eilean Donan Castle.

Mais avant çà on fait une balade à pied au village pour longer le lac, passer sur le très photogénique vieux pont de pierre qui enjambe le Tay et arriver au Pub « Kenmore Hôtel ». Il est renommé pour être le plus ancien hôtel d’Ecosse et d’ailleurs c’est bondé de monde à l’intérieur.

J’en profite pour faire une photo d’Adeline sur le « trône » de bois surmonté d’une sculpture de chouette. On passe ensuite devant l’église et on fait le tour de la Pier Road avant de renter tranquillou à la nuit tombée.

JOUR 12
KENMORE - THORNHILL 160 kms



Le soleil brille encore ce matin et le ciel sera encore tout bleu cette journée ! Quelle chance on a !

Malgré tout on n’a rien prévu pour le petit déjeuner alors après avoir chargé rapidement la moto on prend la route à la recherche d’un coffee shop.
On commence à longer le loch Tay par le nord ce qui fait qu’on rate sans le savoir le Crannog Center où se trouve une exposition qu’on avait prévu de visiter sur la civilisation peuplant autrefois les bords du lac.
Premier arrêt à un hôtel le long du lac, pas de breakfast proposé, ok…

J’ai la dalle mais heureusement depuis la route les vues que l’on a sont superbes sur le Loch Tay et les hauteurs du Ben Lawers réputé pour sa randonnée jusqu’à son sommet à 1200m d’altitude.
Nouvel arrêt à un hôtel de Killin, négatif…

On continu dans le village et soudain sur la gauche : « The Famous Capercaillie Restaurant »
En plus je peux garer le Road King juste devant ! Ca j’aime !

Alors là on nous sert le plus énorme des petits déjeuners qu’on n’ait jamais eu ! J’avais faim mais en sortant je me dis qu’on va attendre tard le soir pour se remettre à table…

Comme y’a pas de raison, j’alimente aussi la moto à la pompe à essence en sortie du village et c’est reparti pour le Loch Earn à quelques kilomètres de là.

Je décide de prendre la route sud du lac pour atteindre St Fillans même si je sais qu’elle est très étroite et moins praticable.

En effet, étroite est le mot juste car la route pourrait aussi être considéré comme un chemin si elle n’était pas goudronné. Impossible de se croiser en présence d’une voiture en face, mais heureusement c’est l’itinéraire emprunté par les pêcheurs et on ne croise quasiment personne.

Midi approche et je ferais bien une petit sieste au soleil moi après ce copieux petit déj’ ! Et bingo ! A mi-chemin environ je trouve l’endroit idéal !
Juste la place pour garer le Road King, un petit talus herbeux et confortable qui descend jusqu’à l’eau 4 ou 5m en contrebas et un arbre pour nous protéger du soleil !
En plus la vue est magnifique sur le Loch Earn, lac typique des Highlands, dont le nom signifie « d’Irlande ».
Nous sommes cernés de majestueuses montagnes et en quelques minutes on s’endort comme des marmottes !
Une sieste d’une heure qui nous fera du bien et permettra ensuite de faire encore quelques photos du Road King !



On poursuit après cela notre tour du lac par le village de St Fillans et la route nord qui offre des points de vue remarquables sur les sommets élevés du Ben Vorlich au sud.
On change ensuite de vallée et on s’arrête encore à un super point de vue pour boire un rafraîchissement au bord du Loch Lubnaig.

C’est une aire de picnic payante (2£/jour) comme on en voit de temps en temps mais les Anglais/Ecossais jouent quand même le jeu malgré l’absence de policiers. Ca permet de disposer de tables et bancs au bord de l’eau, des poubelles sont à disposition ainsi que des WC propres pour les touristes. Tout semble bien entretenu mais des barrières ferment quand même l’entrée du parking le soir…

On poursuit notre route par la traversée du Parc National des Trossachs, très prisé des Ecossais et dont le décor est constitué de montagnes boisées se reflétant dans les eaux scintillantes de lacs aux formes étranges. Ces espaces naturels magnifiquement préservés permettent de pratiquer pleins d’activités comme la pêche, la randonnée…ou la moto !
Enfin à condition d’avoir un trail pour cette fois car en suivant la Duke’s road qui mène à Aberfoyle on aperçoit la route forestière « Achray Forest drive » qui permet de se balader en forêt mais visiblement elle n’est pas goudronnée…
Je tente une approche mais non…vraiment pas. Rouler sur un chemin en gravier sur un circuit sinueux en pente, c’est pas pour moi !

Arrivé à Aberfoyle on visite le « Scotland Wool Center » censé retracer l’histoire de la laine écossaise mais au final c’est plus une grosse boutique de vêtements et souvenirs qu’un centre culturel !
On fait un petit tour dans la rue principale de cet agréable village puis on reprend la moto jusqu’à Thornhill en suivant une route des crêtes qui permet de belles échappées sur les collines environnantes.
Les paysages sont tout en douceur et le soleil couchant apporte une dernière touche de chaleur en même temps qu’une belle lumière rasante qui porte nos ombres loin sur la route. J’adore conduire avec le soleil dans le dos et voir tout notre équipage survoler l’asphalte et longer les murs ! Evidemment on ne résiste pas à se faire coucou à nous-mêmes !

On arrive au « Lion and Unicorn Hôtel-pub » dont la maison principale date de 1635 ! L’intérieur est chaleureux et l’ambiance typiquement Ecossaise avec ses discussions animées, la bière distribuée sur les tables et la musique celtique en fond sonore ! J’adore !

En arrivant dans le couloir à l’étage je m’aperçois que je peux à peine me retourner tant il est étroit, puis pour rentrer dans la chambre je dois légèrement baisser la tête ! Y a pas à dire, c’est vraiment un bâtiment ancien ! L’intérieur de la chambre, bien qu’agréable, donne une impression de vécu plusieurs fois centenaire que trahit le fonctionnement un peu délabré des fenêtres à guillotine d’un autre âge, mais doublées.



On finit cette belle journée dans la salle du restaurant par un excellent dîner et un Bailey’s Coffee of course !
Alors que les derniers clients s’en vont nous mettons à jour nos notes et en relisons le guide Michelin pour la visite du château d’Edimbourg prévue demain !

En regardant la carte je me dis qu’on aurait pu continuer avec un hôtel plus proche de la capitale mais on aurait peut être raté ce soir cette ambiance un peu campagnarde mais tellement sympathique !

JOUR 13
THORNHILL – EDINBURGH 100 kms



Ce matin il fait gris et la température a chuté de 10°C par rapport à hier !
On contourne quelques nuages menaçant puis très vite c’est l’autoroute jusqu’à Edimbourg. Enfin pas d’une traite car je m’arrête au bout de 20 minutes car je suis frigorifié ! Polaire et gants hiver pour tout le monde !

L’arrivée sur Edimbourg me semble interminable et sans intérêt mais une fois dans le centre-ville on fait une visite d’un peu tous les quartiers à force de tourner en rond à la recherche de notre hôtel. Pas évident de s’y retrouver avec tous ces rues à sens unique, la circulation importante dont on a perdu l’habitude, l’envie de regarder les beaux édifices et rester du bon coté de la voie…
On passe devant St Andrew Park, St Giles’ Cathedral, la National Gallery of Scotland, Princes Street et George Street, les jardins et enfin le château.

On laisse le Road King à l’hôtel Ashgrove House en ne prenant que le guide et l’appareil photo pour la visite à pied de la ville.

On longe d’abord le parc superbement entretenu en contrebas du château et on fait quelques photos, notamment une à coté d’un mémorial en l’honneur d’un ours « de guerre » en 1942 appelé Wojtek, mascotte et emblème de la 22è compagnie d’artillerie.

On monte progressivement vers le château en empruntant des ruelles pavées qui nous mènent à l’esplanade. De là on a une belle vue sur la ville et on fait face à un majestueux corps de garde encadré des deux héros nationaux que sont Bruce & Wallace.
Tout à coup on entend un coup de canon venant des hauteurs ?! Bon, personne ne s’inquiète, ça doit être normal….

On franchi la muraille pour découvrir l’édifice. Le château dont la silhouette s’impose depuis chaque point de vue de la cité, occupe un site spectaculaire et dont l’origine est volcanique.
Tour à tour forteresse, résidence royale et garnison, le château rassemble une collection de bâtiments à l’aspect plus civil que militaire et s’établi sur plusieurs niveaux reliés par des chemins pavés, ce qui le fait ressembler à un gros village.



En dépassant la chambre des herses on a tout à coup l’explication :
Depuis 1861 un canon placé à Mill’s Mount Battery tire une salve chaque jour de la semaine à 13h. Tradition d’une époque où cela permettait aux marins du port de régler précisément leurs montres !
Pourquoi pas midi ? Quand on connait la réputation d’avarice des écossais on comprend qu’un seul coup tiré à 13h permettait ainsi d’économiser 11 boulets !!!

On part se restaurer rapidement au coffee shop, on prend un livre sur le château, puis on visite successivement l’hôpital et le National War Museum of Scotland. Une belle statue équestre se trouve dans la cour.

On décide ensuite de se séparer pour faire chacun à notre rythme la visite du château.

Dans la « Prison » je ressens un léger trouble car les pièces voutées sont vraiment sombres et sinistres d’autant que les reconstitutions permettent de ressentir si on peut dire l’atmosphère étouffante de l’époque. Intéressant mais oppressant si on s’imagine que réellement plusieurs centaines de prisonniers, dont pas mal de français, on séjourné et sont mort ici… Ce n’est pas un décor de cinéma mais la réalité.

Le bâtiment suivant est le Royal Scots Regimental Museum et retrace l’histoire du régiment Royal depuis Waterloo jusqu’à nos jours avec l’Irak et le Koweit.

On atteint ensuite l’exposition où se trouvent les Joyaux de la couronne Ecossaise « Honours of Scotland » ainsi que la « Pierre du destin », gardé par deux agents de sécurité.
Pour la petite histoire, lors des célébrations les monarques portaient une couronne incrustée de pierres précieuses, tout en tenant une épée d'apparat et un sceptre. Les Honneurs de l'Écosse et la pierre du destin ont servi, au cours de l'histoire, à couronner les monarques écossais, anglais et britanniques. Ils datent des XVe et XVIe siècles.
Ils ont été utilisés ensemble pour la première fois lors du couronnement du nourrisson Marie, reine des Écossais, au château de Stirling en 1543. Puis lors des couronnements de Jacques VI en 1567, de Charles Ier en 1633 et de Charles II en 1651 pour la dernière fois.
Ils furent cachés une 1ère fois au château de Dunnottar dans l'Aberdeenshire au milieu du XVIIe siècle pour les protéger de Cromwell. Puis ils furent ensuite sortis clandestinement lors d'un siège et enterrés à quelques kilomètres de là dans une église pendant neuf ans, jusqu'à ce que la monarchie soit restaurée en 1660. Ils furent ensuite utilisés lors des réunions du Parlement écossais pour représenter le monarque. Suite à l'acte d'Union de 1707 ils ne furent plus nécessaires. Par conséquent, tout comme dans un conte de fée, on les garda dans un coffre scellé au château d'Édimbourg où ils furent oubliés pendant plus de 100 ans ! Ce n'est qu'en 1818 que Sir Walter Scott insista pour qu'on les cherche dans le château et on fini par les retrouver.
Ils furent à nouveau cachés pendant la Seconde Guerre mondiale face à la peur d'une invasion nazie.
En ce qui concerne la « Pierre du Destin », on n’en connaît pas la provenance mais elle fut utilisée pour sacrer les monarques écossais à Iona, Dunadd et Scone jusqu’en 1292.
En 1296, elle fut « capturée » par Édouard Ier d'Angleterre et emmenée à l'abbaye de Westminster à Londres. Elle fut gardée sous la chaise du couronnement, où les souverains anglais et britanniques se sont assis lors de leur couronnement pendant 700 ans.
Le jour de Noël de 1950, quatre étudiants nationalistes écossais retirèrent la pierre de l'abbaye de Westminster et la ramenèrent en Écosse. Après le scandale soulevé, on la retrouva quelques mois plus tard à l'abbaye d'Arbroath, enveloppée du drapeau écossais. La police la ramena à l'abbaye de Westminster où elle fut utilisée pour la dernière fois lors du couronnement de Sa Majesté la reine en 1953.
Le 30 novembre 1996, jour de la saint André, la pierre du destin fut rendue à l'Écosse lors d'une cérémonie et d'une fête des plus solennelles, avant d'être déposée dans le château d'Édimbourg aux côtés des Honneurs de l'Écosse. Le long du Royal Mile d'Édimbourg, environ 10 000 personnes assistèrent à la procession !
En ressortant du Great Hall le soleil est là et on longe les murailles pour atteindre la partie la plus haute avec le point de vue sur la ville et l’estuaire au loin. Ici se trouve la petite chapelle Ste Margaret, probablement la partie la plus ancienne du château et peut être même d’Edimbourg.

A coté a été installé « Mons Meg » un énorme canon vieux de 500 ans, forgé à Mons dans le Hainaut et donné par le Duc de Bourgogne. D’un calibre de 510mm ( !) il pouvait tirer au maximum 8 boulets de 180kg par jour à 2 miles de distance, ce qui était beaucoup pour l’époque. Extrêmement lent à déplacer il nécessitait 100 hommes et une quantité énorme de poudre !



Utilisé par la suite lors des cérémonies, le cerclage de ce canon médiéval explosa en 1680 lors d’un tir alors qu’un canonnier Anglais s’occupait du chargement de la poudre. Evidemment le pauvre fut soupçonné et dû passer un mauvais quart d’heure !

En parcourant le Scotland Heart House j’aperçois une jolie Ecossaise vêtue d’une courte robe rouge légère et captivée par un sceptre présenté là. Voyant tout à coup que je m’intéressai plus aux trésors de ses formes qu’aux bijoux de famille des illustres couronnés, elle me glissa un sourire qui fit apparaitre une bouche merveilleuse donnant envie de la couvrir de mes lèvres.
Nous retrouvant seuls un moment dans une chambre isolée du manoir nous avons fermé les portes à clefs et je fis alors glisser délicatement sa robe pour découvrir ses fins dessous de dentelles rouges brodées. Je caressais alors doucement sa peau puis j’ôtai ses derniers vêtements, explorant un à un ses doux tétons. Ses merveilleux seins se dressèrent tandis que mes mains frôlaient le creux de ses reins.
Ne parlant pas très bien la langue j’étreignais alors l’Ecosse pour en découvrir véritablement tous les aspects. Nos échanges internationaux ressoudèrent ainsi les liens Franco-Ecossais.
L’heure de fermeture approchant nous sommes ensuite ressortis discrètement sous l’œil un peu suspicieux du gardien qui arrivait justement…

On termine ensuite la visite par le Scottish War Memorial qui rend hommage aux 150 000 soldats écossais morts aux combats depuis la 1ère guerre mondiale jusqu’à nos jours.

L’heure de fermeture approche et on sort de l’ensemble fortifié en se disant qu’une journée n’est décidément pas assez pour tout voir correctement. De toute façon il aurait fallu consacrer au moins deux jours pour la découverte d’Edimbourg…



On suit tranquillement le « Royal Mile » en baguenaudant jusqu’à St Giles’ Cathedral. Elle est encore ouverte ce qui nous permet d’admirer les vitraux de toute beauté et éclairés par le soleil du soir.
Une chorale est en train d’effectuer des répétitions dans le chœur ce qui donne encore plus de solennité à l’édifice et fait vibrer la corde de l’émotion.

On décide de trouver un pub pour se restaurer mais le « Dirty Dick’s » que l’on convoitait est bondé de monde à cette heure de la soirée et il n’y a plus de table disponible. Dommage l’intérieur est chaleureux avec un décor constitué d’un incroyable bric à brac et il y a une sacrée ambiance ce soir au bar !

On se rabat sur « The Kenilworth Pub » beaucoup plus calme car moins bondé en cette heure de pointe.
Bien décoré l’établissement possède un comptoir de forme carré encadré de boiseries rutilantes au centre de la salle ce qui permet d’y accueillir plus de personnes et de servir tout autour les tables. On y passe finalement une très agréable soirée.

Quand on rentre à l’hôtel en passant par les jardins du château, le soleil couchant embellit encore le « Castle Rock » et on se dit qu’on reviendra sûrement un jour dans cette magnifique ville qui nous a laissé le même sentiment de douceur de vivre et de chaleur humaine que Dublin.

JOUR 14
EDINBURGH- MOFFAT 150 Kms



On quitte Edimbourg pour rejoindre la Rosslyn Chapel mondialement connue depuis la sortie du film « Da Vinci Code » puisque la clé du dénouement se déroule ici !
Pourtant la chapelle est aussi célèbre pour ses sculptures car ce chef d’œuvre d’artisanat est unique par son style, et d’une telle beauté, d’une telle complexité et d’une telle richesse qu’il faut le voir pour y croire !



Le charme émanant de l’intérieur de la chapelle est en grande partie dû aux chaudes nuances de la pierre blonde qui rehaussent la beauté harmonieuse des sculptures.
Parmi tout ce qu’il y a à observer on retient principalement la reproduction fidèle d’un épi de maïs d’Amérique bien avant la découverte du Nouveau Monde, une Aloe-vera (inconnue à l’époque aussi), la danse de la mort, un ange déchu avec la tête en bas et le Pilier de l’Apprenti.
Selon la légende, après avoir fait le 1er pilier le maître maçon parti en voyage plusieurs mois afin de trouver l’inspiration pour la réalisation du 2sd. Pendant son absence l’apprenti sculpta le pilier d’une façon absolument remarquable et bien plus complexe que le 1er. A son retour le maître, fou de rage et de jalousie tua d’un coup de marteau son apprenti…
Le visage de l’apprenti fut gravé en sa mémoire au dessus d’une colonne à l’autre bout de la chapelle tandis que le regard gravé de la tête du maître fut orientée vers la colonne de l’apprenti, condamné à regarder pour l’éternité l’œuvre de son élève…



Tout ceci nous est conté par la guide avec force détails et un enthousiasme communicatif. Adeline et moi refaisons plusieurs fois le tour pour ne rien rater de l’intérieur de cette petite chapelle et de la crypte puis nous allons à l’extérieur à la recherche de détails amusants ou exceptionnels.

On mange un bout dans le coffee shop créé après que le succès du film est multiplié par 5 le nombre de visiteurs en 2006, générant de gros problèmes de logistique aux guides cette année là!
Adeline prend aussi le livre consacré à la Rosslyn Chapel.

On reprend la route sous le soleil et on suit la rivière Tweed par la « Tweed Valley » qui délimite sur la côte Est la frontière avec l’Angleterre…
C’est déjà la verdoyante campagne anglaise et les paysages non plus rien à voir avec les Highlands des jours précédents.
On se fait une pause pour une sieste sur un point de vue en hauteur dominant toute la vallée. Avec ce soleil on va prendre des couleurs c’est sûr !




Après Selkirk la route devient montagneuse et on franchit un col qui nous fait basculer dans une vallée encaissée qu’on n’attendait pas ici !
On atteint ensuite un superbe lac le « St Mary’s Loch » où un petit camping se situe idéalement. Un couple à coté de leur moto a monté leur tente et nous regarde passer en faisant un salut de la main. Je les trouve quand même bien courageux de partir en camping avec une moto, surtout en Ecosse !



On s’arrêtera un peu plus loin pour faire une belle photo du lac et une bande de motards allemands fera de même alors qu’ils semblaient se tirer la bourre ! Il faut dire que les routes sont superbes même si elles ne sont pas très larges.



On passe ensuite devant la cascade « Grey Mare’s Tail Waterfall » et on arrive à notre B&B « Rosebery House » à Moffat. Je me dis d’ailleurs qu’en faisant ainsi une boucle en Ecosse on aurait pu laisser le pare-brise à cette étape et profiter encore plus pleinement du ressenti de la route. Mais bon, avec la pluie et les températures des premiers jours ça aurait été plus dur aussi…

Quelques courses au village puis dîner dans la chambre face à la grande fenêtre qui donne sur la campagne et le couché de soleil sur la montagne.

JOUR 15
MOFFAT - HULL 350 kms

Aujourd’hui dernier jour en Angleterre, le soleil brille toujours et il fait 14°C sur l’autoroute qui nous emmène vers le sud. A Perrith on bifurque par la A66 mais on aperçoit quelques enseignes qui mettent en avant le nom « Route 66 » pour attirer le touriste…
On traverse de belles campagnes mais cet itinéraire plus court et plus rapide n’est quand même pas aussi sympa que le passage par les montagnes à l’aller.

On rattrape l’A1 plein sud puis la M62 vers Hull. Bon sang ce que c’est long ! On croise aussi pas mal de motards qui monte vers le nord et on se dit que la saison touristique va vraiment commencer maintenant !

Là où on ne croisait que des routières et des trails BMW, c’est des grappes de bikers en Electra que l’on salut maintenant de la main.

Arrivé à Hull il me semblait avoir repéré un bistrot à proximité mais on se retrouve dans les méandres du port sans s’en rendre compte et on se dit qu’on déjeunera sur place. Erreur ! Rien d’ouvert à l’embarquement car il n’est que 15h00 alors on attend patiemment.



On monte le Road King à 16h30 puis c’est la séance d’arrimage sur le pont réservé aux motos.
Quand on pose enfin nos derrières dans les fauteuils du bar, c’est juste pour prendre un apéro car il ne serve aucune nourriture avant 18h.
On décide d’une sieste en cabine et on revient plus tard. On nous dit alors que seul le restaurant à 21£/personne est ouvert à cette heure ci. Re-apéro donc en attendant 20h et l’ouverture du snack où on commande une pizza car on n’a quasiment plus un rond en poche!
On restera encore tard le soir à regarder la mer et le soleil se coucher sur l’Angleterre que l’on quitte à la fois à regret mais aussi heureux de rentrer à sa maison…

Traversée HULL - ZEEBRUGGE de nuit

JOUR 16
ZEEBRUGGE, arrivé à 8h45 - PARIS 330 kms

On débarque du ferry un peu dans le gaz même si on a bien dormi, mais c’est peut être l’étroitesse de la cabine aux lits superposés et de ne pas avoir pris de petit déj’ à bord qui me rend bougon…
Et en plus il fait gris, mais gris… C’est triste comme tout ici.
Et ce pays, tout plat… Bon d’accord, j’exagère, c’est juste que comme j’ai faim je suis pas de bonne humeur.
On traverse plusieurs villages où je m’arrête pour trouver un café ou quelque chose d’ouvert pour déjeuner mais tout est fermé en ce lundi de Pentecôte, j’avais oublié ce détail.

On enquille l’autoroute et on fait une bonne pause gros petit déjeuner à un restau Autoroute en Belgique.
Plus loin, sur l’A1 en Picardie le temps gris tourne à la brume avec un léger crachin et on enfile les pantalons de pluie lors de l’arrêt à la pompe à essence.

On fait un bout de route en compagnie de deux ancienne jaguars et ça m’amuse de voir devant moi de si grosses caisses équipées de roues à pneus aussi étroit dodeliner sur la route à chaque imperfection de l’asphalte !

Enfin après 330km d’autoroute c’est l’arrivée à la maison ! Home Sweet home !

Ca y est, on a fait l’Ecosse en moto et tout c’est bien passé. Comme toujours j’appréhendais une panne avec mon « vieux » Road King mais il a tourné comme une horloge !

On aura fait au total 3640 kms .

Il va avoir droit à un bon nettoyage jusque derrière les oreilles comme toujours et une fois propre se posera à nouveau la question :

« Ou est-ce qu’on repars ? »

Dédié à ceux qui voudrait découvrir ce pays.

Merci beaucoup pour ton reportage,
Grace à toi  , this trip is in the pipe , 

Bon donc là ça y est, je peux refaire le road book au complet avec ces détails jour par jour. Mille merci cher Dan !

Pffffffffff ! vivement que je finisse la maison que je puisse ..........................................;;;;;;;;

Super reportage,il va y avoir des amateurs!!!

Salut, sympa de nous avoir fait partager ton trip ecossais.....
Après un reportage comme celui ci .....
Ca donne envie.......
A plus
Lolo